67. Bananiers (Musa X Paradisiaca)

Le bananier (Musa x paradisiaca) fut exporté de Malaisie quelques siècles avant notre ère, et colonisa toutes les terres tropicales. Contrairement aux idées reçues le bananier n'est pas un arbre mais une plante herbacée, car il n'est pas lignifié, bien que ce ne soit pas le critère le plus caractéristique puisque les bambous sont lignifiés et ne sont pas non plus des arbres. Il est d'usage de dire un peu abusivement que c'est « la plus grande herbe du monde ».
Lorsque le bananier a produit entre 25 et 30 feuilles, au cœur de celles-ci se développe un bourgeon floral évoluant en une inflorescence qui retombe, dans la majorité des espèces, sur le côté. L'inflorescence et appelée « régime », il est formé d'une série de feuilles colorées que l’on appelle « pathes » qui sont disposées en spirale portant à sa base des fleurs femelles qui produiront les bananes et à son extrémité des fleurs mâles. La floraison se produit au bout de sept mois et les fruits mûrissent quatre mois plus tard, ensuite, la tige meurt. Il est important de le couper après la récolte pour laisser la place au suivant car les bananiers cultivés se reproduisent par multiplication végétative. La banane est récoltée verte car c'est la coupe qui déclenche la maturation du fruit. Les fruits laissés sur le bananier vont augmenter en volume jusqu'à éclater sans se gorger de sucre.
A La Réunion, on déguste aussi en cari l’extrémité de l’inflorescence de la « figue » (c’est le petit nom d’ici pour désigner les bananes). Mais le « baba (bébé) figue » nécessite une préparation minutieuse pour lui enlever son âcreté, ainsi il faut procéder par plusieurs trempages dans de l’eau froide salée et vinaigrée.
La banane, dit-on, accompagne l'homme durant toute sa vie. Les fruits, bien sûr, sont une alimentation de base se reconstituant sans cesse. Elle se mangent mûres (en fruit, en punch), ou vertes (en chips, en soupe, dans des ragoûts). Dans certaines contrées, ses larges feuilles accueillent les bébés en guise de berceau. De ces mêmes feuilles, les indigènes font des vases, des vasques pour conserver les liquides et les aliments. Elles servent aussi pour couvrir les cases et même parfois pour s'habiller. A La Réunion, traditionnellement le Cabri Massalé est servi sur des feuilles de bananier.